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Fille/père...quand la relation vire à la colère, à l'incompréhension ou la haine


Père & fille, fille & père ?

La relation entres ces deux là parfois idyllique peut sombrer dans une distanciation,  de la colère, de l'incompréhension, voire de la haine !


Cette expression " c'est bien la fille de son père" ou "quelle fille à papa"
dénote une entente cordiale et une complicité, la réalité de la relation dans d'autres cas raconte bien d'autres choses.
Photo de Raoul Gilibert

Le rapport fille/père est très important pour la fille.

Papa c'est le premier homme que le bébé reconnaitra, plus tard le regard qu'il portera sur sa fille sera essentiel c'est à travers ce regard qu'elle se sentira belle ou pas, il lui donnera confiance en elle ou la démolira au pire, un regard indifférent fera naitre une interrogation !
Papa c'est le protecteur, rassurant...

Cette relation Fille/Père est sacrée tant elle pose l'union du masculin et du féminin sous un autre angle dans laquelle l'homme/père peut donner tout le meilleur de lui-même...dans l'idéal il devrait en être ainsi.

N'oublions jamais que derrière le Père il y a un homme, il s'agit bien d'un homme devenant père...

Comment une relation harmonieuse peut-elle dégénérer en colère ou haine ?
Au moment de l'adolescence la "détestation" d'un parent est fréquente, elle se diluera assez vite sauf cas particuliers et ici j'écris sur ces profils complexes source de haine pour un enfant et l'adulte. Lire Mere/fille

Certains comportements d'un père peuvent justifier un rejet car la souffrance de l'enfant, son incompréhension face à des attitudes paternelles si peu légitimes créent de l'angoisse et le plus souvent une perte de repères et d'estime de soi-même !
Le "désamour" d'un parent sera, restera pour un enfant une source de mal être, une difficulté d'identification.

Jusqu'à l'adolescence, le rapport fille/père est, en général, harmonieux.
Que peut-il se produire pour que cette harmonie devienne grinçante, colérique et pire encore ?

Des profils d'homme, de père
Le père protecteur/confident.
Un premier cas de figure assez classique : un père supporte mal de voir sa fille grandir, devenir femme. Une jalousie "cachée" s'installe, rien d'incestueux, juste un brin de frustration car cette jeune fille va, lentement mais sûrement, se détourner du père pour s'intéresser de plus près aux autres garçons.
Papa va traverser cette période dans la frustration : celle de n'être plus le seul "objet" d'adoration de sa fille qui partage moins de moment.

Selon la personnalité de cet homme, il peut, dans l’extrême, se révéler possessif, autoritaire, posant interdit sur interdit, tout faire pour que sa fille chérie ne se détourne pas de lui...c'est ici que la relation commence à se détériorer !

En toute logique, le père finit par accepter la situation et le plus souvent la mère jouera la médiatrice, si le couple parental est en bonne harmonie.

Si, la mère est jalouse de l'entente fille/père, elle peut aggraver la situation en démolissant sa fille aux yeux du père "tu vois, je te l'avais bien dit qu'elle est égoïste, méchante etc." Cas un peu caricaturale mais vérifié ! 
La fille pour avait pris le partie du père depuis longtemps, se sentant plus proche de lui que de sa mère, parions que son identification sera liée au père...

Là, la relation entre Fille/père dégénère totalement, la colère de la fille, sa rébellion contre une autorité mal venue engendre une surréaction de celui-ci, escalade dans le conflit pouvant virer à une haine et à la tristesse, elle se sentira rejetée par sa mère et son père.

Logiquement la crise finit par se calmer, papa acceptera, il n'a pas le choix, que sa fille chemine vers sa propre vie, qu'il n'est plus le centre de son attention, la jeune fille retrouvera la complicité avec son père mais "autrement" comme une femme et non une enfant !

Sortons maintenant du schéma classique cité ci-dessus pour aborder un profil plus ambiguë !
Un père abandonnant : plusieurs scenari se cachent sous ce profil.
Le divorce, selon la personnalité du père, une séparation peut rimer pour l'enfant à une rupture définitive avec le père, il s'agit bien d'un réel abandon puisque tout lien est rompu temporairement ou définitivement.

Pour l'enfant, une incompréhension, le sentiment d'être peut-être responsable de cet abandon "il ne m'aimait pas pour me laisser ainsi !"..une souffrance terrible, un vide.
L'enfant devenu jeune adulte ou plus tard cherchera sûrement à renouer un lien avec ce père, pour comprendre le sens de cette rupture soudaine et quel rôle joua l'enfant dans la décision du départ.
Aura t'il des réponses ?
 Rien n'est certain car d'évidence un tel père n'était pas très attaché à son enfant, à moins que pour se guérir lui-même, tout dépend de la cause du divorce, de celui ou celle qui a décidé de celui-ci, il peut choisir l'éloignement...ce qui dénote une immaturité, un égoïsme certain et ne cautionne pas une telle attitude.

Ce père sera détesté, s'il réapparait des années plus tard, je dirai "presque trop tard", sa fille devenue adulte pardonnera ou non.
Si ce père revient pour des raisons de confort, d'intérêt car en difficulté, l'accueil risque d'être glacial...il faut avoir connaissance des détails pour juger de la suite.

 L'abandon d'un enfant est aussi dramatique pour la fille que le garçon qui ne pourra s'identifier à un père intériorisé comme lâche.
Pour une fille il en résultera = homme=danger, non fiable.
Généralement ce type d'abandon n'est jamais pardonné laissant trop de séquelles psychologiques chez un enfant pour qu'il puisse le comprendre.
La blessure cicatrisera difficilement car le manque restera à vif.

Un père abandonnant peut-l'être volontairement en fuyant le foyer du jour au lendemain, soit suite à une rencontre soigneusement cachée, soit pour un ailleurs que lui seul connait.
La cassure est violente pour la fille, la famille qui éclate ainsi brusquement.
La haine de l'enfant, surtout après l'âge de 6/7 ans, sera la  conséquence de ce comportement, d'autant que ce monsieur abandonne sa compagne, d'autres enfants peut-être et que l'enfant, la fille ne pourra que se tourner vers cette mère, se raccrocher à elle et inversement, la fratrie, normalement, fusionne.

 Le risque sera qu'elle se sente responsable de sa mère, mais tout dépend de la "solidité" psy de la maman.
Méfiance envers l'homme, désir de vengeance car la famille explose, se trouvant parfois dans d'énormes difficultés financières. Lire plus bas les "schémas de vie"

Quelques profils  pathologiques.
Le père violent : une fille pardonnera t'elle la violence subie par la mère, sur peut-être un fils ou une soeur et sur elle-même ? A lire sur la violence
 Petite, elle aura peur, totalement insécurisée par les cris, le moment qui dégénère, le mot en trop de maman, comment sera le père en rentrant...

Pour la petite fille il est toujours le "papa", attachée à lui, elle ne comprend pas tout de la violence et pour certains enfants "elle est normale" !

Là aussi, vers l'âge de 7 ans, sa position va évoluer comme son regard sur le père devenant plus critique, la peur plus affûtée car conscientisée.
 Qu'elle subisse ou non la violence physique du père, il y a dans 80% des cas une dévalorisation envers l'enfant, une violence psychologique de part les scènes terrifiantes auxquelles elle assiste et/ou entend.

 Ce père sera craint et progressivement détesté, l'amour devient haine ou plus exactement un tiraillement se créera, mixte de ces deux sentiments.

 La  suite : soit papa est arrêté, séparé de maman selon l'âge de l'enfant ce peut-être un soulagement mais il en restera des séquelles plus ou moins importantes., soit la famille survivra dans une ambiance destructrice.
Selon le contexte, un lien fille/père peut se retisser, lentement car un père le sera pour toujours et s'il fit partie des années durant de la vie de sa fille, elle aura des difficultés à totalement couper le lien.
 A lire

Le père "autoritariste" négatif avec des traits de narcissisme.

Avec ce profil nous retrouvons la violence psychologique mais plus sournoise car souvent cachée sous des apparences, des mots : "c'est pour ton bien que je te dis cela !" "tu verras plus tard, faut bien se plier aux ordres" etc.etc.
Les interdits foisonnent : ne pas déranger papa, ne pas crier, ne pas exprimer, être toujours comme il le veut...
Le papa qui s'occupe de lui, fait passer ses besoins ou priorités en premier, la maison vit à son rythme.

C'est un autre style de peur que la précédente mais tout aussi ravageuse dans ses conséquences psychologiques même si la mère fait tampon entre la fille et le père, adoucissant les injonctions de ce dernier en rassurant son enfant.

En grandissant, la fille va se révolter et je le lui souhaite pour s'émanciper ce ce formatage paternel tout en angle acéré.
La colère car rôde l'idée "de ne jamais en faire assez, jamais assez bien, jamais comme il faut" induit des schémas de perfection, d'anxiété, de performance si l'enfant à une forte personnalité mais si la fragilité l'emporte risque d'échec face à la vie.

Ces schémas de vie sont valables pour les profils précédents et suivants à quelques nuances près, seul le papa poule ne fera pas autant de dégât
Soit elle cherchera très vite à créer son propre foyer en fuyant ce père, soit elle errera dans la vie reproduisant à l'infini les relations parentales = homme narcissique/autoritaire, soit elle se masculinisera...


Le père manipulateur? 2 "types" de manipulateur.

Prudence car la manipulation concerne plusieurs profils très variés, un papa poule peut l'être, un narcissique non.
Mon profil est celui du vrai manipulateur non violent. La manipulation peut se terrer derrière la plus grande gentillesse, la bienveillance. 
L'objectif d'une manipulation dépend du contexte, de ce que désire le père.

 La pire des manipulation pour un enfant reste la culpabilisation, rôle qu'endosse un père ou une mère se posant "en victime". Une manipulation douce !

L’encensement de l'enfant le perturbera à vie car le jeu pervers du "tu es magnifique ma fille, mais tu devrais...." tu veux ceci, et bien donne-moi cela..." "je travaille beaucoup pour que tu ne manques de rien..."ces propos anxiogènes laissent des traces

Parents rassurez vous, ces phrases tout le monde peut les dire, c'est la récurrence sur des années qui est périlleuse comme un matraquage répété, seriné bien trop souvent, un manipulateur les utilise beaucoup.

Pourquoi la fille en arrivera à s'éloigner du père ? 
Cette manipulation concerne toute la famille avec un besoin d'emprise, de pouvoir sur l'autre, les autres et les séquelles en sont terribles. La culpabilité, une difficulté à se situer, à penser par soi-même. 

La mère joue un rôle important selon son comportement soit rassurant, soit tampon, si elle est fragile un sentiment d'insécurité dominera

Très souvent c'est vers l'âge adulte que l'enfant discernera le rôle ambiguë du père et le manque de liberté d'être sans en payer le prix...."une mauvaise fille" si elle n'est pas conforme à ce que papa attend d'elle.

L'éloignement sera souvent l'attitude adoptée mais pas la confrontation car la crainte de blesser ce père incite à l'évitement.
Certaines en prendront conscience d'autres non et traineront à vie une image d'elle égratignée  en manque d'estime.

La manipulation perverse.
Bien plus visible que la précédente car factuelle en utilisant des choses, personnes, animaux aimées de l'enfant comme objet de chantage ou comme exemple.

Une jeune femme me racontait, qu'enfant si son père estimait qu'elle n'était pas sage, se rebellait, il prenait le chien et l’enchaînait avec interdiction de le nourrir et en cas de désobéissance menaçait de le tuer.

Un autre punissait le petit frère pour qu'elle comprenne que tout acte non conforme avait des conséquences sur les autres.
Comment aimer un tel père instaurant un règne de la terreur dans lequel tout le monde paye pour l'autre ?

Culpabilisation ici également, crainte induisant un blocage psychologique, de l'angoisse, un sentiment d'infériorité et des carences émotionnelles/affectives.

Elle détestera cette homme avec le risque de projeter sur tous les autres hommes cette perversion affective.
Un lien peut-il se renouer ? Difficilement car ce type de manipulateur le restera à vie, la psychorigidité ne rimant pas avec prise de conscience. 

Rien n'est jamais parfait dans une éducation, mais certains profils de père ou mère n'assumant pas leur rôle, ayant des comportements destructeurs créeront chez les enfants une difficulté à grandir "normalement", l'identité sera fragile en manque de confiance. Lire "Image parentale et vie amoureuse"

Certains enfants résilients s'en sortiront fort bien, point positif faisant comprendre que rien n'est définitivement "écrit", que le pire démarrage dans la vie, une enfance sacrifiée peut faire de formidables adultes.

Cet article est informatif, généraliste, il décrit des profils bruts, dans la réalité des nuances sont présentes.

Laissez des commentaires sur vos expériences, d'autres profils, oui il en existe beaucoup d'autres qui feront l'objet d'un autre article.

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